Adorable ♦ Douce ♦ Attachante ♦ Câline ♦ Profite de la vie ♦ Energique ♦ Ne se laisse jamais abattre ♦ Déterminée ♦ Légèrement charmeuse & séductrice ♦ Têtue ♦ Ambitieuse ♦ Organisée ♦ Légèrement collante ♦ Maladroite ♦ Bavarde ♦ Bornée ♦ Boudeuse

Ah la France ! La belle France ! La douce France, la sainte France ! Cette France où tu y as vécue toute ton enfance, quelle riche enfance. Cette France où tu y as laissé tout tes souvenirs. Tu as laissé un bout de toi là-bas car tu jugeais que ce n’était pas bon de les balader. Même si parfois, dans ta charmante petite maison à Daesan, lorsque tu regardes par la fenêtre et lorsque tu te laisses à rêvasser, tu te souviens de tout… Oui, tu te souviens d’absolument tout.

Tu te souviens de ton papa. Le français pur-souche, grand patriote dans l’âme. Fier de son pays, fier de tout ce qui lui rappelle la France. L’équipe de foot, les matches qu’il regardait le week-end, hurlant sa joie à chaque but marqué par son équipe préféré, alors que toi tu berçais ta poupée dans les bras, et tu le regardais amusé avec tes yeux d’enfant. Tu te souviens aussi, des longues heures où papa et les amis de papa , installés sur la jolie petite terrasse de la maison familiale, prenaient l’apéro quand il faisait un temps ensoleillé. Ils discutaient de choses d’adultes que tu ne comprenais pas, alors que tu jouais au ballon où que tu aidais à servir comme une grande. Tu te souviens enfin des longues balades sur les plages niçoises, courant dans le sable à en perdre haleine, les cheveux au vent, la caresse des rayons du soleil sur le visage.

Parce qu’il n’y avait pas que papa, tu as également plein de souvenir de maman. Elle était coréenne, native de Daesan. Ancienne gymnaste professionnelle, c’est elle qui t’as donné le virus de la gym. Lorsqu’elle a emménagé en France, elle souhaitait une vie rangée, un nouveau départ. Tu te souviens encore toutes les fois où elle t’as raconté comment elle avait rencontré ton papa, combien ils se sont aimés, il s’aimaient, et combien ils te voulaient, toi et ton frère jumeau. Car oui tu as un frère jumeau. Nous y reviendrons plus tard. Tu te souviens donc qu’elle voulait un nouveau départ et qu’elle l’avait eu avec ton papa. Tu te souviens aussi que même si elle ne voulait pas retoucher aux compétitions, tu la voyais parfois, tester sa souplesse à l’abri des regards. Toi, tu finissais par l’imiter et vouloir devenir comme elle. Oui, elle t’avais bel et bien transmise le virus et fait de toi ce que tu es aujourd’hui : Une gymnaste accomplie. Une reine de la souplesse qui a gagné de nombreux prix et qui souhaite encore en gagner.

Mais il n’y avait pas que maman et papa dans ta vie. Tu te souviens de ton frère jumeau. Ton très cher William. Celui qui est né cinq minutes et trente secondes après toi, tu étais donc l’aînée des deux. Vous étiez de faux jumeaux mais la ressemblance ne trompait pas. La même bouille ronde et les mêmes yeux rieurs. William allait devenir ton camarade de jeu préféré. William allait devenir ton protecteur. William devenait ce frère dont tu ne pouvais plus te passer. Vous faisiez tout, ensemble. Vous partagiez presque les mêmes jeux, vous étiez dans la même école, vous étiez habillés de la même couleur. De vrais faux jumeaux. Bien que tu étais l’ainée, il te protégeait plus que toi tu ne le faisais. William ne supportait pas qu’on te fasse du mal.

Bien sûr tu avais finis par grandir. Quand on grandit, on change un peu. Tu n’étais plus une enfant. Tu avais des rêves. Des rêves bien précis : Devenir gymnaste professionnelle. Tu voulais suivre les pas de ta mère. Alors dès que tu le pouvais, tu as poursuivis tes études dans une école spécialisée. Tu travaillais, tu t’entraînais, tu t’acharnais pour réussir. A chaque obstacle qui se présentait, tu refusais de baisser les bras. Tu t’obstinais durement pour atteindre le but visé. Tu réussissais, petit à petit. Tu faisais ton petit bonhomme de chemin. Et tu t’éloignais un peu de William, préférant travailler tes enchainements plutôt que de le voir. Tu n’aurais peut-être pas dû…

William ne supportait pas qu’on te fasse du mal. William ne supportait pas que tu t’éloignes progressivement. Car au fond, William t’aimais plus qu’un simple membre de sa famille. Pour lui, tu étais toute sa vie. Son oxygène. Il ne te l’a jamais dit car il avait peur d’être mal vu. Mais il te l’a montré des dizaines de fois, tout cet amour débordant. Alors quand tu es partie aux Etats-Unis car tu avais trouvé un sponsor, ce fut la goutte d’eau pour ton jumeau. William a dévié. William s’est drogué. William a défoulé sa violence, sa frustration sur ta mère. Mais ça tu ne l’as jamais su et tu ne le saura jamais…

Car il a suffi d’un malheureux accident pour te retirer deux personnes qui t’étaient chers. Un malheureux accident de voiture. Des malheureux tonneaux, sept au total. La voiture a fini dans un étang. Un mort et un blessé. Ton père fut décédé sur le coup. Ton frère lui se trouvait gravement blessé et inconscient. Il finira dans le coma avec une commotion cérébrale. Un coup dur pour ta famille qui semblait presque inébranlable. Lorsque tu l’as appris, tu étais aux Etats-Unis. Tu as sauté dans le premier avion pour assister à l’enterrement de ton père et soutenir ta mère. Par contre, tu n’allais jamais voir ton frère à l’hôpital. Pourquoi ? Tu ne veux pas le dire. Tu ne peux pas le dire.

Très vite, l’ambiance à la maison, puisque tu étais restée en France car ta mère n’avait plus que toi, devenait insoutenable. Plus rien n’allait. C’est comme si tout se rapportait à la mort de ton père. Et c’était comme ça pour ta mère. Impossible pour elle de faire le deuil, pis que ça ! Elle ne faisait aucun effort pour surmonter ce décès. Oui elle l’avait aimé énormément et sa disparition brutale la tuait à petit feu. Elle devenait folle. Et toi tu ne pouvais rien n’y faire, tu étais impuissante. Alors tu as laissé tomber. Tu devais partir avant de te faire prendre dans sa folie. Tu ne pouvais toutefois, retourner en Amérique, préférant laisser ta carrière de gymnaste entre parenthèse.

C’est pour ça que tu es maintenant à Daesan. Pour te ressourcer. Pour oublier tout ce qu’il s’est passé, penser à autre chose. Mais en vérité tu n’as rien oublié. Tu te souviens de tout. William non. Tu ne le sais pas mais il vient de se réveiller dans son lit d’hôpital. Il a ouvert la lettre que tu lui avais laissée avant ton départ pour Daesan. Son accident l’a rendu amnésique et il ne se souvient que d’une chose : Son amour pour toi. En lisant la lettre, ton rond mais fin visage et tes cheveux ébènes lui sont revenus en tête. Il est maintenant prêt à te retrouver à Daesan, comme tu lui as indiqué dans la lettre, pour conquérir ton cœur. Oui car il ne se souvient pas que tu es sa sœur jumelle…L’attends-tu ?