I swear to tell the truth the whole truth and nothing but the truth I said right hand high

Tous les regards sont posés sur moi, la salle est comble, les gradins remplis mais cette fois-ci personne ne m'acclamera. Je reste debout, observe les jurés avant d'en apercevoir un qui remet ses lunettes en place, l'autre jette un coup d'oeil à l'heure tandis que la peur me serre le ventre. Je n'ose pas regarder en face de moi, j'ai peur de croiser leurs regards, ceux qui m'accuseraient, ceux qui me détruiraient. Je me sens mal, j'ai les jambes qui flanchent et le coeur qui bat à cent à l'heure, mais je ne peux pas partir. J'ai l'impression que je reste une éternité suspendu dans ces secondes qui s'écoulent trop lentement. Je détourne les yeux, voit mon avocat qui m'incite à m'assoir mais je me rends compte que je n'ais qu'une envie, c'est celle de fuir. Personne ne prendra ma défense, il n'est là que pour faire beau après tout... car tout le temps le sais... Je suis coupable. C'était moi qui était là ce soir là, c'était moi qui ait franchit les portes de ce club éméché. J'ai la nausée, mais le juge m'interpelle pour que je prenne place. Quest-ce que je tente de faire? Retardée l'inétivable? Je sais que je serais jugé responsable, je ne cherche même pas à avoir gain de cause. Non ce que je voudrais c'est qu'on me donne une seconde chance. Qu'on me laisse retourner en arrière pour changer les choses. Je le promets, non je le jure que si j'avais la possibilité de le faire je n'aurais pas été aussi inconscient. Mais c'est trop tard, j'ai cette petite voix qui crie au fond de mes entrailles. Je suis pris au piège, je crois qu'aujourd'hui je sais... ce tribunal est le dernier endroit où je rendrais avant une cellule. Et j'ai peur... je suis terrifié à l'idée de rester enfermé pendant des années...

Le procès est douloureux, je ne sais jamais où regarder et ce que j'attends avec angoisse arrive enfin. Je pourrais me sentir soulagé d'avoir à raconter tout ce qui s'est passé, mais je sais que je me tirerais moi-même une balle dans le pieds. Je la cherche des yeux, je voudrais qu'elle soit là pour me soutenir mais depuis l'hopital je ne l'ai pas revue une seule fois. Il n'y aucun visage que je connais ici, en dehors de celui de mes parents. Mon père est terré dans son coin, au bout du banc comme si il allait saisir l'occasion de s'échapper quand il n'en pourrait plus. Ma mère est blottie contre lui, le visage enfouie contre son cou, elle n'a jamais plus posé les yeux sur moi depuis ce jour... Puis mon regard se perd sur cet immense photo qu'on a accrochée au vu de tous. Une façon de m'enfoncer davantage avais-je pensé sur le coup, mais je me rends compte qu'il me fiche mal à l'aise. Encore plus que tout le reste. Il est souriant, un regard brillant et des traits fins. Il a l'air heureux sur ce portrait, et si... jeune. Je n'ai que vingt ans, je me sens minable et si petit face à ce cliché. Son nom m'hante depuis des nuits déjà, je le vois tous les soirs tout comme j'entends ces bruits de grissements. Ils me collent des frissons, me glacent et dormir devint un supplice. J'aimerais pouvoir dire que je m'en fous, comme tout le reste. Dire que ça n'a pas d'importance, mais je crois que je réalise enfin... La vie n'est pas vraiment celle que j'aurais cru qu'elle était. J'étais fort, puissant grâce au nom que je portais... Aujourd'hui j'ai souillé ma famille, et brisé une autre...
C'est à mon tour de parler, je me rends compte que mes mains sont moites et ma gorge sèche. J'aimerais boire un verre d'eau, mais en demandé ferait de moi un type pitoyable. C'est pourtant ce que je suis, mais je crois que ce qu'il me reste de fierté m'empêche de commettre l'irréparable une nouvelle fois. Pleurer? Même si j'en ais envie je ravale ma peine et mes craintes. Je suis coupable, et quoique je fasse je ne parviendrais pas à m'en sortir. Je crois même que tout ce manège ne sert à rien, il est juste là pour faire office de justice. Mais tout le monde le sait non? Je vais être privé de ma liberté pour avoir prit la vie d'un autre... Je me racle la gorge, essuie mes mains sur le haut de mon pantalon et inspire profondément. Je laisse avancer mon avocat, qui tente de me rassurer mais ça ne sert à rien. Je suis déjà tremblant de peur! Je me souviens de ce qu'il m'a dit avant d'entrée dans la pièce, qu'il fallait que j'attire la sympathie, que je me fasse passé pour la victime mais est-ce que j'en ais vraiment le droit? Je jette un regard à mon père qui serre les dents si fort que j'en vois sa mâchoire se tendre puis je baisse les yeux parce-que je suis incapable d'affronter les autres :

"C'était après la finale... J'avais marqué deux buts, dont un qui venait de sceller la victoire de notre équipe. Les autres et moi on avait décidé d'aller fêter ça au club branché où on aimait trainer. Capitaine, j'avais payé ma première tournée à mes coéquipiers, avant que les autres ne suivent rapidement. On est resté des heures assit sur les banquettes à refaire le match, narguer les perdants et revivre les moments forts. Je me souviens que sur la petite table en face de nous, il n'y avait déjà plus de place pour poser le verre que j'avais en main. Trois bouteilles y étaient déjà ainsi que d'autres gobelets qu'on avait terminé. Prit par l'ambiance, je n'ais pas fais attention à l'alcool que je prenais. J'ai bu sans m'en rendre compte, jusqu'à ce que ma tête commence à tourner... et là... et là ça devient flou. Je ne sais plus trop ce qui s'est passé, je voulais rentrer chez moi je crois, je devais aller retrouver ma petite amie qui n'avait pas pu venir il me semble. Je crois que l'un de mes amis a tenté de me retenir en me disant que je devais appeler un taxi mais je refusais de laisser ma voiture sur le parking. Et puis... je me sentais apte à conduire encore. Du moins, c'était ce que je pensais... j'ai pris le volant sans savoir combien de verres j'avais ingurgité. Je me sentais... puissant, capable de tout affronter après cette victoire. Je me sentais invincible alors j'ai foncé... Pendant que je conduisais j'ai récupérer mon téléphone, je voulais appeler Chung Ae pour lui dire que j'arrivais... mais j'ai perdu le peu de concentration qui pouvait me rester et j'ai dévier sur la route inverse. Je n'ais pas eut le temps d'éviter la voiture qui arrivait en face de moi, j'ai tenté mais j'étais trop long... j'ai freiné autant que j'ai pu, mais j'ai perdu le contrôle... et... et après je ne sais plus trop. Je crois me souvenir m'être cogner violemment la tête, je suis sorti de mon véhicule et j'ai voulut aller voir l'autre... puis j'ai vu son visage... couvert de sang..."

J'ai des larmes qui me brûlent les yeux, je tente de me retenir mais j'ai tellement mal. J'ai envie de leur dire que je regrette, que je n'ais jamais voulus qu'il arrive ça. J'étais juste trop jeune et trop immature pour savoir ce que je faisais. Je suis tellement désolé si ils savaient... Mais ils sont effondrés, cette femme pleure si fort que j'ais envie de vomir. Je sais que c'est de ma faute, que tout est arrivé parce-que j'étais inconscient. Mais... Si vous saviez! Je suis quelqu'un de bien, j'ai tout pour réussir une carrière dans le sport. J'ai déjà trouvé une université, une équipe qui m'accueillera à la rentrée. Je vais devenir quelqu'un celui que j'ai toujours voulut être. Je suis populaire, j'ai des tas d'amis, une petite amie qui m'aime et l'avenir devant moi... Je ne peux pas aller en prison, même si j'ai tué quelqu'un c'était un accident ! Mais.... mais je sais que je ne peux pas dire ça. Alors je me suis tue, j'ai gardé pour moi mes supplications et j'ai attendu le verdict le lendemain matin à dix heures.

"Jung Eun Seok, jugé coupable est condamné à sept ans d'emprisonnement..."