Tu sais quoi ? J'accepte de te raconter mon histoire contre le plus gros billet que tu possèdes dans ton porte monnaie. Wait, t'as rien ? Dégage alors! Ahem -tousse- sérieusement, je vais être gentil et te dire pleins de chose sur moi, que ça t'intéresse ou non. Pour commencer, faut savoir que mon père est un coréen complètement barré pour venir séjourné en Tunisie pour x ou y raison. Certes, sans ça il n'aurait jamais connu ma mère et je ne serais jamais venu au monde. Sauf que l'amour n'aide pas dans la vie et ça ne lui a pas sauvé la sienne quand elle a été prise en otage. En Tunis, c'est un peu monnaie courante, tu vois ? Oui, de suite le cliché des terroristes et cie, mais sois pas coincé comme ça! Je disais donc... à cette époque, je devais avoir trois ans et j'étais avec ma mère dans un magasin dont je ne me souviens même plus l'enseigne. Une douce journée d'été au bled, jusqu'à que des hommes bizarres débarquent en criant et en pointant des armes à feu. Le gros bordel. J'étais tellement effrayé que je me suis caché dans un coin, protégé par ma mère. Du moins, son cadavre. Elle n'a pas eu de chance. Une balle perdue, comme ils disent si bien. Mais une balle qui a quand même touché ma mère et l'a tué sous mes yeux.  à trois ans, le choc n'est pas assez grand pour perturber, et les années effacent généralement le traumatisme. Quelques pauvres années à broyer du noir, avant que mon père décide de lâcher la Tunisie pour retourner en Corée. Seulement âgé de sept ans et je quittais la ville qui m'a vu naître et celle qui retient toujours ma mère. Je disais donc adieu à la Tunis pour venir loger dans un appartement miteux de Daesan. Un truc aussi petit que ma taille, voyez ? Bon, direct, évitez les moqueries si vous ne voulez pas finir sans cheveux, ou sans queue. Un conseil d'ami, mon frère. BREF! En arrivant à Daesan, je ne parlais pas un traître mot du Coréen, et même aujourd'hui, mon accent arabe ressort très mal sur un langage bien différent. Moquez-vous, mais je retiens en bon sadique que je suis. à l'école, c'était et c'est toujours pire. Ils faisaient exprès de m'adresser la parole pour m'entendre baragouiner dans un coréen approximatif... Du moins, jusqu'à manger une chaise et finir la bouche en sang. Aucune patience, trop impulsif, comme disait le conseiller d'orientation. Je n'ai pas changé en grandissant, toujours aussi agressif quand on me cherche. Un peu tepu sur les bords et pervers dans l'âme. Généralement, les gens qui me connaissent évitent de jouer avec le feu, ils connaissent mes limites et les évitent. Les autres, ce sont des fous. Ceux qui me surnomme "l'arabe" ou le "blédard" aussi. Certes, c'est ce que je suis, mais c'est aussi une insulte à mes yeux. Bref, je suis pas un gentil petit garçon qui pleurniche dans son coin. Je tape quand je veux. Je suis vulgaire, provoquant et énervant. Manipulateur, menteur, joueur. Hyperactif, intenable, increvable, toujours partant. Lancez moi un défi, c'est à vos risques et périls. En gros, mon caractère frise celui du cochon et j'assume parfaitement d'être dégueulasse avec autrui. Stop, j'ai aussi des bons côtés! Blagueur avec qui je souhaite, protecteur avec qui je souhaite, aimable avec qui je souhaite, serviable avec qui je souhaite. La sélection, c'est le bien. C'est comme cette poudre blanche que je me trimbale dans les poches. Je la file à qui je veux. Ou celui qui offre le plus et qui ne tient qu'à un fil. Salaud, vous dites ? Non, juste pauvre et désespéré de voir la couleur de l'oseille. Dealer, c'est juste un "job" aux heures perdues. Sinon, je suis étudiant en commerce, je quitte pas mon domaine de vente, dude! Voila, j'ai fait le tour de ma vie, bro.