je m'appelle areum et je vois le monde d'une étrange façon depuis que je suis toute petite. en réalité je suis devenue aveugle très jeune, je n'avais même pas l'âge de comprendre le pourquoi du comment. je me suis habituée à tout ça parce que ma mère qui nous a élevé toute seule n'était pas riche du tout. j'ai vécu avec cet handicap jusqu'à l'âge de dix ans où alors après avoir énormément gardé de l'argent de côté ma mère a décidé qu'il était temps que les choses changent. l'opération pour moi a été réussie ; voir quelque chose après avoir passé tant d'années dans le noir, je crois que c'est un des meilleurs souvenirs de ma vie, cependant à partir de quelques semaines elle est à nouveau devenue petit à petit floue, rien de bien méchant. j'ai appris à m'y adapter et puis j'ai remarqué qu'en plissant légèrement les yeux je pouvais mieux voir les choses. je n'étais pas du genre à me plaindre ; j'ai appris à ne pas me plaindre dans une famille composée de trois enfants. techniquement, j'étais la plus âgée, mais c'était sans compter ma jumelle qui avait juste quelques minutes de moins que moi. quant à mon père, il est parti, ce genre d'histoires ne surprend plus personne. ce genre d'histoire laisse un goût amer dans la mémoire de ceux qui restent, c'est aussi simple que ça.

j'ai vécu mon adolescence de façon assez normale ; je ne vais pas vous dire que j'ai échappé aux mauvais élèves du collège mais ce n'est pas comme si mes amis ne m'avaient pas aidés, et dieu j'en avais des amis qui venaient à ma rescousse. dans tous les cas, je n'étais pas du genre à me laisser faire, je suis toujours comme ça et il m'arrive encore plus d'ennuis. cela dit, je suis trop têtue pour écouter mon entourage et ne rien faire. c'est un problème aussi hn. j'avais cependant toute ma scolarité de bons résultats. je me suis dirigée vers du théâtre mais aussi de la danse, surtout de la danse ; j'ai commencé avec de la danse classique pour aller vers du jazz et puis ensuite vers du hip hop et des notions un peu plus floues. je ne me voyais pas faire autre chose que ça dans ma vie ; jouer et danser. mais les choses sont devenues difficiles quand ma mère est tombée malade -à cette époque là on était déjà arrivées en corée du sud, on est arrivés quand j'avais six ans. quand on lui a diagnostiqué un cancer ça a été le pire. ma soeur jumelle a eu du mal à ne pas pleurer et ma petite soeur de seize ans aussi. à cette époque j'avais dix-huit ans, j'avais pleins d'étoiles dans les yeux je devais avoir un avenir prometteur, il le fallait. il le fallait...

quelques mois plus tard, le jour de mes dix-neuf ans, le cancer a gagné. on ne s'y attendait pas, elle était censé vivre un peu plus longtemps et on s'est retrouvées du jour au lendemain seules. étant la plus grande, je me suis occupée de tout. j'ai poursuivi les cours et à côté je sautais dans le premier bus pour le travail. j'ai commencé en tant que serveuse et puis j'ai travaillé en tant que libraire aussi avant qu'on ne me repère dans un centre commercial un weekend alors que j'étais dans un de ces états ; en jogging, les cheveux rapidement attachés, et par dessus tout, j'était extrêmement fatiguée. un manager d'une agence qui était assez connue sur daesan m'a conseillé de passer le casting qui avait lieu l'après midi. il m'a dit de me trouver quelque chose de plus "formel" et m'a donné l'adresse à laquelle je devais me présenter. je dois avouer que j'ai mis du temps avant de me décider à y aller ; mais en me pointant la bas, le résultat a été positif et j'ai été sélectionné parmis tellement de jeunes femmes qui étaient tellement magnifiques. ils m'avaient expliqués qu'ils avaient détecter une sensibilité dans mon visage qu'ils n'avaient pas réussi à voir autre part. et bien sûr, on a signé un contrat avant de commencer.

maintenant je me retrouve dans cette agence, ce monde de requins depuis presque un an maintenant. je commence à m'habituer aux mauvaises langues, à la concurence et tout ce qui constitue le monde du mannequinat. mais pour dire vrai, jamais je n'aurais pensé me retrouver ici un jour. je ne suis pas le genre de fille qui a tendance à trop se regarder dans le miroir, faire attention aux calories, aux style vestimentaire et tout ce genre de choses mais... mais je me sens bien ici, peut être pas comme chez moi mais, je me sens bien. c'est toujours un peu étrange de se retrouver ici mais c'est un endroit vraiment vivant, le moment de passer sur le podium est le plus intense ; le stress monde, envahit toutes vos cellules, le stress est en vous, le stress c'est vous enfaite. ce n'est pas facile tous les jours mais voir que je suis de plus en plus demandée par les créateurs alors que je viens à peine de commencer est assez galvanisant.